Bonjour tout le monde.
Pour la petite présentation formelle : 18 ans, homme, nouvel étudiant en médecine.
Et depuis 2 ans, c'est la galère.
Comme beaucoup d'entre vous, j'ai presque toujours été spontanément solo, introverti, timide, hésitant, ayant du mal à aller vers les autres, de peur d'être rejeté. Ou tout du moins, depuis l'école primaire, le jour où je me suis avancé vers un groupe d'amis (des CLIS), pour jouer avec eux comme avec n'importe qui à l'époque. Leur réponse : "non, on veut pas de toi."
Le lendemain, je n'allais plus vers personne. Je restais assis pendant les récrés qui me paraissaient interminable. J'étais plutôt émotif de base, et cet événement tout con ma retourné l'esprit.
Je suis alors resté incapable d'aller de moi-même vers les autres depuis. De temps en temps, des personnes venaient vers moi pour discuter, et de fil en aiguille, j'arrivais à me faire des connaissances. En 4e, j'ai même eu la chance d'intégrer un groupe de potes, que j'ai gardé en 3e.
Au lycée, je les ai tous perdus de vue. J'avais des numéros de téléphone, mais je ne les contactais pas, de peur de les gêner, de peur qu'ils ne veuillent pas de moi non plus, que je ne leur serve à rien.
Mais par chance, je me suis à nouveau fait intégrer assez tôt (en deux mois à peine, un miracle !) dans un autre groupe de potes en 2de, que j'ai agrippé jusqu'au bout de la terminale. Je dis "agrippé", car j'avais toujours l'impression d'être le suiveur, celui dont l'appartenance au groupe n'était pas spontanée, qui devait faire des efforts pour y survivre, paraître normal, rester apprécié.
Dans le lot, il y avait un gars avec lequel j'étais même devenu ami. Et ce n'est pas rien.
Mais le bac en poche, il fallait me séparer de tout ce petit monde. Et vivre dans l'anticipation de cette séparation un mois avant qu'elle n'ait effectivement lieu était un véritable
calvaire. Mon hyperémotivité refoulée refît surface au moment le moins opportun. Visage inexpressif, je restais seul plus souvent que d'habitude, pour ne pas les gêner avec mon humeur déprimée (et non pas dépressive, hein). Je pleurais toutes les nuits, parfois les jours aussi, souvent à cause de mes pensées (je m'imaginais les voir échouer au bac, stresser, et si leurs échecs étaient pour moi difficiles à supporter en début d'année, à la fin, les imaginer échouer m'était insupportable).
Au cours de cette période, j'appris la véritable valeur de l'amitié. Je savais que j'allais me séparer d'eux, mais j'étais certain que jamais mes sentiments ne fluctueraient à leur égard.
Et après le lycée, vint la fac de médecine. Seul souci, je n'avais pas (et n'ai d'ailleurs toujours pas) fait le deuil de mes anciens camarades. J'étais verrouillé sur ma conception d'une amitié éternelle, et idéalement sans séparation définitive. Parce que je ne supporterai pas un deuxième deuil en la matière.
Du coup, je rejetais toutes les occasions de simple camaraderie, je ne souhaitais avoir que des vrais amis que je pourrais côtoyer des décennies durant.
Vous vous doutez bien que ça a sérieusement restreint les possibilités : durant mes deux premières PACES (première année de médecine, redoublée) en deux ans, aucun ami, aucun pote, aucune copine (j'ai eu une seule occasion, rejetée très maladroitement car je craignais qu'une éventuelle relation résulte en séparation également).
Mon moral à tenu le coup un an et demi comme ça. Arrivé au début du deuxième semestre de ma deuxième PACES, c'était fini : il était évident que jamais je ne réussirais à me faire le moindre pote. Je pleurais à nouveau pour des raisons dérisoires à cause de pensées absurdes et désespérées. J'avais des idées noires, voire suicidaires (pas de tentative, ni de planification de tentatives). Je cherchais comme un fou des explications à mon état : anxiété sociale, dépression, surdouance, et j'en passe. Rien ne correspondait. Cela ne pouvait être rien d'autre, selon moi, qu'une mauvaise passe de 4 mois à laquelle une réussite dans des étude pouvait mettre un terme.
Effectivement, à la fin de la deuxième année de PACES, qui fut une réussite quasi totale malgré tout (pourtant, je ne réussissais pas à bosser efficacement, mais je me suis démerdé). J'étais un peu plus tranquille dans ma tête, car je me suis trouvé une place quelque part. La solitude ne me faisait plus trop de mal, car je ne voyais personne, donc aucune raison de me rappeler ma situation d'isolement. persistante.
Aujourd'hui, je suis toujours seul, et je le tolère. Mais je ne tiendrais pas deux ans de plus comme ça. Il faudra que je me prenne un appart, donc que je m'isole de ma famille (car même ma proche famille, j'ai peur de la gêner quand je leur parle), que je fasse face aux autres, qui semblent comblés dans leur vie sociale. Et après avoir traversé ce qui ressemble malgré tout bien à une dépression (avec anxiété et accès d'angoisse, tristesse permanente, fatigue permanente, désespoir, idées noires et suicidaires, irritabilité, comportement clairement inadapté, "délire de persécution", hypocondrie), je ne me vois pas tenir quelques années de plus ...
Donc maintenant, faudrait peut-être que je me mette à combattre un peu ma solitude, ma peur de gêner, mon sentiment de persécution, etc. Parce que mine de rien, il n'y a rien d'inné chez moi qui puisse me condamner à l'isolement à perpétuité, mais si je ne prend pas enfin l'initiative de m'en sortir, ça ne se fera pas tout seul non plus. Du coup, je m'oriente vers ce forum, dans l'espoir de me sortir de la solitude, aux côté d'autres personnes seules si possible.
J'ai quelques centres d'intérêt : ma petite voiture, les jeux vidéo, la psychologie et la psychiatrie (j'ai d'ailleurs effectué un stage infirmier en centre médicopsychologique, une expérience fascinante mine de rien), la France et la politique, un petit peu d'histoire. J'ai toujours mon casque sur les oreilles, avec une musique dictée par l'ambiance ou l'humeur du moment.
Timide et un peu persécuté si je n'ai pas pleine confiance en l'autre et en moi. Très émotif et interprétatif. Naïf. Quelque peu empathique (je n'arrive pas à taper dans un petit caillou sur la route, parce que le pauvre, il a rien demandé quand même). Idéaliste pour ce qui est de toutes les formes de relations sociales. J'arrive à me démerder pour entretenir quelques minutes une conversation, mais spontanément, je suis silencieux si la parole n'est pas nécessaire. Je ne crois pas souffrir de pathologie psychiatrique ... D'humeur classiquement terne, j'ai parfois des accès de confiance, d'énergie et de joie éphémères dont je sais aujourd'hui pleinement profiter. Il m'arrive fréquemment de parler seul quand personne ne peut m'entendre. De m'imaginer n'importe quand dans des situations imaginaires, malgré tout fondées sur le réel. D'entretenir des discussions imaginaires mettant en scène des personnes que je connais, et qui agissent comme un catalyseur d'introspection.
J'ai passé tout récemment un test de QI aux résultats
très hétérogènes, mais sans déficience.
(J'ai l'impression d'écrire une présentation pour un site de rencontre x) )
Voilà, je ne sais pas ce que ça vaut, je ne pense pas avoir oublié de choses trop importantes. Je m'en vais maintenant me balader à travers ce site pour voir ce que j'y trouve, pour m'aider, et en aider d'autres si possible.